À Krabi, on s’est surtout laissé porter : balades tranquilles, restos, massages thaïs ou des pieds, quelques cafés… mais honnêtement, c’est devenu une sorte de bulle touristique sans réel lien avec la Thaïlande. Tout est standardisé, les prix sont les mêmes partout, les négociations inexistantes. Ce n’est ni vraiment local, ni vraiment un melting pot. Plutôt un monde parallèle taillé sur mesure pour les visiteurs, avec brunchs, bars, restos indiens ou pseudo-thaïs, souvent moyens. Les massages restent un plaisir, toujours assurés par des vieilles dames pleines de savoir-faire. On loge au Ao Nang Orchid Resort, on passe du temps dans la piscine, on mange un bon plat ici ou là — notamment chez Mae Rada, une petite perle qui se soucie encore de la qualité — mais quand on demande très épicé, on sent bien que les cuisines sont bridées pour ne pas froisser les palais formatés. Le café Much & Mellow Aloha offre une vue imprenable sur une plage bondée, et c’est peut-être ça, Krabi : du confort, du soleil, mais sans surprise. Est-ce qu’on voyage ? Pas vraiment. On se repose.

Il y a tout de même eu quelques moments qui sortaient du lot. Un joint fumé au Grasshopper Coffeeshop, tenu par une petite dame adorable, nous plonge dans une bulle hors du temps, avec du Daft Punk en fond, un bon chocolat chaud, et une borne d’arcade pour l’ambiance. Plus tard, une journée de snorkeling vers Ko Haa et Koh Rok nous amène sur des eaux claires, mais les coraux sont presque tous morts, et les poissons peu variés — rien à voir avec la plage secrète de Koh Lipe. Le prix, 12 000 ¥, paraît un peu fou pour ce que c’est. Le soir, je pousse l’expérience plus loin avec un space cake bien chargé (50 mg) juste avant un resto italien, Umberto’s Cuisine : très bon apparemment, mais honnêtement, j’étais trop pété pour m’en souvenir. Tout le repas est flou, comme figé dans le temps, et je rentre en mode automatique avant de m’écrouler. C’est une forme de voyage aussi… mais le lendemain, il est temps de changer d’ambiance. Cap sur Ko Phi Phi.